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A propos de l'emploi





Le bassin Vichyssois a toujours privilégié les industries non polluantes et la recherche de l'attractivité.
Revenir sur cette tradition, ce serait revenir sur des décennies d’engagement en faveur de la qualité de la vie.
Et ce ne serait pas payant, économiquement.

Pourquoi ?

1 - L’avenir, c’est le tertiaire

Actuellement, les emplois dans le bassin Vichyssois sont surtout des emplois de service : commerce, éducation, santé, hôtellerie, etc.
Or, c’est précisément dans les services que se trouvent les plus grands gisements d’emplois de l’avenir.

Les services fournissent déjà 65% des offres d’emploi en France. (Source, Pôle Emploi : Enquête Besoin en Main d’œuvre, Rapport CREDOC, France, 2016).

La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui sont pratiquement au plein emploi (4-5% de chômage), ont 75-78% de leurs emplois dans le tertiaire.
En fait, d’après la Banque Mondiale, la tertiarisation est une caractéristique des économies les plus développées.

Pourquoi le tertiaire est-il si créateur d'emplois? C'est le versant positif du fait que, dans les services, les gains de productivité sont plus difficiles à obtenir. Dans l'éducation, par exemple, on sait que la réussite dépend infiniment plus du professeur que de l'équipement en tablettes, ordinateurs, etc. De la même façon, les emplois du tertiaire sont souvent des emplois centrés sur l'humain, des emplois qu'aucune machine ne peut remplacer.

Et c'est dans le tertiaire que se crééent le plus d'emplois. L'équation emploi = réindustrialisation est tout simplement fausse. Lorsque les pouvoirs publics ont créé une zone industrielle dans le quartier de La Croix Saint Martin à Vichy, ils ont été étonnés de constater que, contrairement à leurs plans, les créations d’emplois provenaient du tertiaire, et non pas de l’industrie : club de gym, club d’activités pour enfants, station de paramétrage des véhicules, etc.

2 - En Auvergne, les industries qui existent ont du mal à recruter

De plus, la venue d’une industrie chimique ne va pas avoir d’impact significatif sur l’emploi, puisque plus de 90% des chômeurs en région Auvergne ne cherchent pas un emploi dans l’industrie.

Proportionnellement, il y a déjà plus d’offres que de demandes pour ce type de
travail : seulement 9,4% des demandeurs cherchent à travailler dans l’industrie; en revanche, 14% des offres d'emplois sont dans l'industrie. Une nouvelle zone industrielle ne ferait qu’accentuer ce déséquilibre. (Source : Enquête besoin en main d’œuvre en Auvergne, pôle-emploi.org, 2016.)

C’est d’ailleurs le cas dans toute la France : à lire une note du Ministère de l’Economie et de l’Industrie, on comprend que, pour l'industrie chimique en France, le gros souci n'est pas la concurrence allemande ou asiatique... Ses deux problèmes majeurs sont la réglementation, et… le recrutement. (La DGE et vous, n°10, juillet août 2015. p 3, voir ici)

Il y a un réel manque d'attractivité de l'industrie chimique pour les demandeurs d'emploi, et c'est en partie pour cela que l’agglomération Vichyssoise est convoitée : parmi les 120 000 habitants, on trouvera bien quelqu’un pour accepter de venir travailler dans une usine dangereuse et nauséabonde … Encore un facteur "pervers", qui incite les industries lourdes à se rapprocher des agglomérations (voir d’autres incitations contraires à la logique ici.)

Au-delà de l'industrie chimique, c'est tout notre cadre d'analyse qu'il faut changer, et accepter ce paradoxe: ce n'est pas en créant des emplois qu'on fera baisser le chômage, car les emplois existent, mais ils ne trouvent pas preneur.

Dans notre agglomération, par exemple, à Bellerive-sur-Allier, l'entreprise Fleurus, qui fabrique des bracelets de montre, a peine à recruter. "Notre voeu [pour 2018], explique son PDG, Frédérique Laval, "est de réussir à recruter de la main d'oeuvre cette année" (La Montagne, 25 janvier 2018). En effet, elle prévoit de créer 50 nouveaux emplois.
Convivial aussi, le transformateur de viande installé sur la zone industrielle de Vichy RHUE, a du mal à recruter.

Il faut travailler sur l'humain, encourager le travail, combattre le mythe selon lequel le chômage attendra inévitablement les jeunes à la sortie de leur formation.

3 - Puanteur + pollution = moins d'attractivité = moins d'emplois

Si les emplois sont difficiles à pourvoir, encore faut-il ne pas détruire ceux qui existent. C'est le risque si la région abandonne sa tradition de « propreté ».
Lorsque la marque « Vichy » aura perdu de son prestige, lorsque les touristes, les sportifs, les visiteurs, n’auront plus confiance dans la qualité de l’environnement dans ce bassin, alors on ne pourra plus revenir en arrière…

Plus de détails en page 29 et suivantes de ce rapport.


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