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Le bioéthanol,
encore plus polluant que la pétrochimie





D’après les spécialistes, "en termes d'innovation, les USA gardent une longueur d'avance..." pour le bioéthanol de 2° génération ( voir ici ). Regardons donc ce qui se passe aux Etats-Unis.

Là-bas, dès 2010, au moins sept raffineries de bioéthanol de 2° génération, dit "cellulosique", étaient déjà, soit au stade du permis de construire, soit en cours de construction, soit en marche. Des chercheurs du Ministère américain de l'Environnement (Environmental Protection Agency) ont analysé ces permis de construire et ces études d'impact, c'est-à-dire les documents dans lesquels les industriels eux-mêmes estiment les futurs rejets de leur future usine. On sait que ces documents n’ont pas tendance à exagérer les rejets, au contraire (pour un exemple de sous-estimation de la pollution future, lire ici ).

Cette recherche, qui s'appuie sur 137 références, a été publiée dans une revue scientifique internationale, le Journal of the Air and Waste Management Association. Les revues scientifiques internationales reçoivent des articles du monde entier et soumettent chaque manuscrit à l'examen rigoureux d'un panel de scientifiques qui sont spécialistes de la sous-spécialité du futur article. La moindre affirmation, le moindre mot est évalué avant que soit donné le feu vert pour la publication.

Que dit cette étude?

Au niveau des pollutions atmosphériques, les industriels prévoient des rejets des gaz suivants, tous classés comme toxiques et/ou cancérigènes chez l'homme (HAP, Hazardous Airborne Pollutants): l'acétaldéhyde, l'acide acétique, l'acroléine, le benzène, l'éhyl benzène, le formaldéhyde, l'hexane, le naphtalène, le toluène et le xylène (voir p. 1123 de ce document).

Même les mauvaises odeurs sont prévues au programme, provenant, entre autres, des gaz suivants: diméthyl disulfide (DMDS), diméthyl sulfide (DMS), sulfure d'hydrogène (H2S), méthane (CH4) et méthyl mercaptan (MM) (p. 1123 du même document). Ce sont les mêmes composés qui donnent au pet son odeur désagréable. Et ce n'est pas étonnant, puisque la fabrication du bioéthanol, dans sa première phase, imite les processus de digestion (humaine pour le bioéthanol de 1° génération, digestion des ruminants pour le bioéthanol de 2° génération).

Ces chercheurs ont ensuite comparé les émissions des raffineries de bioéthanol avec celles générées par la pétrochimie. Ils ont comparé les quantités pour chaque litre de carburant produit, et ils ont trouvé que le bioéthanol de seconde génération rejetait 65 fois plus de composés organiques volatiles que la pétrochimie. Concernant les 87 gaz classifiés toxiques (Hazardous Airborne Pollutants), les rejets sont de l'ordre de 600 fois plus importants que pour la pétrochimie.... (voir table 9, page 1134 du même document ici).

Nous allons bientôt envier les riverains de Fos-sur-mer...

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