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Le projet Montpertuis, ou la revanche du mille-feuille






Pourquoi est-il si difficile de faire bouger le projet Montpertuis ?
Parce qu’il porte sur ses épaules un gigantesque projet institutionnel.

Il permet à Vichy et à Clermont de travailler ensemble. Il est le prétexte idéal pour ce mariage (ou PACS, ou pacte, ou union libre?) entre Vichy et Clermont qui se prépare depuis des années, auquel les citoyens ne comprennent rien, et qui les éloigne toujours plus des centres de décision :
« Pôle Métropolitain », « Syndicat mixte métropole Clermont Vichy Auvergne »,
« Grand Clermont », etc.




L’une de ces entités mal définies aurait, ou aurait eu, l’ambition d’acheter le site de Montpertuis (plus de détails en page News, 27 mars 2017 ).

Les projets d'investissement se décident de plus en plus à l’Agence d’Urbanisme et de Développement Clermont Métropole, d'où est extraite l'illustration ci-dessus. C'est une association loi 1901 située avenue Edouard Michelin à Clermont : quels comptes a-t-elle à rendre aux Vichyssois ? Les Vichyssois ignorent son existence, et l’Agence ignore leur opinion. Est-ce cela, la démocratie ?

Pour les décisions en matière de développement économique, les habitants de l’agglomération vichyssoise ont déjà vu leurs communes dépouillées au profit de l’agglomération. Maintenant, même Vichy Communauté est en train de s’en défaire au profit d’une nébuleuse clermontoise.

Pour preuve, l’agence Vichy Val d’Allier Développement voit ses crédits baisser dans le budget 2017. Explication: les projets de développement se prépareront de plus en plus à l’échelle régionale (voir cet article).

On avait tenté d’alléger le mille-feuille administratif en fusionnant les régions et peut-être en supprimant les départements, mais il revient en force : un pas en avant, trois pas en arrière.

To be or not to be

Mais les bureaux, les colloques, les petits fours, les salaires, les rapports verbeux, comment les justifier ? Tant de coquilles vides, qui se cherchent une raison d’être ! Pour exister, il faut « passer d’une logique de territoire institutionnel à une logique de territoire de projet », explique le rapport d’activité 2015 de cette Agence d’Urbanisme Clermont Métropole. Le projet Montpertuis est donc la bouée de secours rêvée pour répondre à cette question, martelée par Mr. Malhuret : « To be or not to be ? »

La question existentielle est particulièrement aigüe pour Clermont, qui vient de perdre le siège de son Conseil Régional au profit de Lyon.

Les enjeux sont donc de taille. Ils dépassent de loin le simple désir de créer des emplois, objectif qui est, de toute façon, illusoire (voir la page emploi et la page News du 20 février 2017 ).

Et c’est sans parler des intérêts de géants comme Engie ou Michelin qui, en 2014, montrait
« une grande détermination » en faveur du projet éthanol (voir ici, page 4, 3° paragraphe en partant du bas).

Michelin, qui était la « star » des Assises du Pôle Métropolitain en juin 2016, même si son Président a avoué ne plus comprendre grand-chose sur qui fait quoi dans toutes ces couches du mille-feuille administratif.




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